La course aux hôtels s’intensifie entre les parcs à thèmes français

La course aux hôtels s’intensifie entre les parcs à thèmes français

La bataille fait rage dans le microcosme des parcs à thèmes français. Depuis plusieurs années, les différents complexes portent une attention toute particulière à leur offre hôtelière. L’objectif de cette stratégie est simple : faire des parcs une destination de séjour.
Le précurseur dans le domaine c’est Walt Disney. Il n’avait pas négligé cet aspect lorsqu’il a construit Disneyland à Anaheim en 1955. En effet, il avait concédé une licence d’exploitation de nom Disneyland à un hôtel jouxtant le parc.

Les hôtels ont-il un impact sur la fréquentation ?

Difficile d’analyser ce point par le prisme de Disneyland Paris, le complexe hôtelier ayant ouvert ses portes en même temps que le parc à thèmes. Par contre, on peut essayer de l’apprécier grâce à la courbe de fréquentation d’Europa-Park. Ce parc allemand, situé à 45 kilomètres de Strasbourg a été créé en 1975. Pour son 20e anniversaire, il se dote d’un premier hôtel thématique.

À l’heure actuelle, le complexe touristique compte 6 hôtels. J’ai exclu de cette étude le Krønasår – The Museum-Hotel. Ce dernier ayant ouvert en 2019 nous n’avons pas le recul nécessaire pour apprécier l’impact de l’ouverture de ce dernier sur la fréquentation du parc.

On constate que chaque ouverture d’hôtel a permis à Europa-Park de booster sa fréquentation. Il s’agit à chaque fois d’un effet à retardement – cet accroissement est visible à compter de la saison suivante. Ceci est en partie dû au fait que les inaugurations ont lieu en court de saison et non au lancement. À cela s’ajoutent les effets des campagnes de communication qui ne sont jamais immédiats. En effet la réservation d’un séjour n’est pas un achat impulsif. Cette dépense se planifie à moyen terme.

On note aussi que les performances sur la fréquentation sont plus visibles à partir des années 2000, quand la notoriété du parc s’étend au-delà des frontières allemandes.

Et en France ?

Parc Astérix, Puy du Fou et Futuroscope : chacun de ces parcs accueille dans les 2 millions de visiteurs. Accroître l’offre hôtelière c’est se donner les moyens d’attirer d’encore plus de personnes, sous réserve que l’offre d’attractions et/ou de spectacles soit adaptée à une visite étalée sur plusieurs jours.
Ces 3 parcs se sont donc lancés dans une course pour étendre leurs complexes hôteliers et tailler des croupières à Disneyland Paris… entre autres. Petit tour d’horizon des différents projets.

Le Futuroscope : l’outsider

De ces trois acteurs, il s’agit de celui qui est le plus en retard. En effet, à l’heure actuelle, le Futuroscope n’exploite en nom propre qu’un seul hôtel : l’Hôtel du Futuroscope (catégorie 1*).

Dans son plan stratégique à 10 ans, le parc prévoit la construction d’un vaste programme hôtelier, comme l’indiquait en janvier dernier Rodolphe Bouin sur Europe 1. Avant de se lancer dans ce nouveau projet le Futuroscope travaille à l’augmentation de son offre avec, pour les prochaines années, 4 nouvelles attractions à grand budget. La première à sortir de terre est Objectif Mars (lancement saison 2020). Espérons que le Covid-19 ne remettra pas en cause cette stratégie.

Parc Astérix : consolidation du parc hôtelier

La Compagnie Des Alpes, propriétaire du parc, intensifie sa stratégie visant à augmenter la capacité hôtelière du parc d’attractions. À l’heure actuelle, le Parc Astérix exploite deux hôtels : l’Hôtel des Trois Hiboux et l’Hôtel la Cité Suspendue (tous deux catégorie 3*).

La saison 2020 marquera le lancement des Quais de Lutèce. Cet hôtel, de catégorie 4*, permettra au Parc Astérix d’augmenter sa capacité de 50% en passant 300 à 450 chambres. Encore plus que ses prédécesseurs, l’immersion est au coeur du projet. Avec les Quais de Lutèce, le parc plonge les visiteurs dans une reconstitution des bordures de l’Île de la Cité en 50 avant JC.

Le Puy Du Fou : la variété avant tout !

À la fin de la saison 2019, le Puy Du Fou était le parc à thèmes français dont la capacité hôtelière était la plus importante – après Disneyland Paris – avec 354 chambres. Les cartes sont rebattues à compter de la saison 2020. En effet, avec l’ouverture de son hôtel Le Grand Siècle, le Puy du Fou rajout 100 chambres à son complexe. À la fin de la saison 2020, il fera jeu égal avec le Parc Astérix.

Sur le plan de sa stratégie, le parc vendéen a plutôt opté pour un modèle à la Disneyland à savoir une variété de thèmes et d’expériences. Alors que, pour une capacité identique, le Parc Astérix loge ses visiteurs au sein de 3 hôtels, le Puy du Fou lui propose 6 établissements aux identités différentes, allant de la chaumière sur pilotis à la reproduction d’un château époque Louis XIV.

Ces différents projets vont-ils permettre aux parcs à thèmes français de franchir de nouveaux caps de fréquentation. À cause du Covid-19 difficile de faire des projections. Contrairement à Disneyland Paris les parcs à thèmes opèrent de façon saisonnière. Il est indéniable que la fréquentation et les taux d’occupation des chambres risquent de fondre comme neige au soleil cette année. On peut espérer un rebond pour la saison 2021 grâce au report des séjours annulés en 2020 et un tourisme intérieur accru.