Le Futuroscope, un parc à l’architecture audacieuse

Le Futuroscope, un parc à l’architecture audacieuse

Lors d’une première visite au Futuroscope, une des choses qui marque les visiteurs c’est l’architecture des bâtiments qui abritent les différentes attractions. Ces pavillons, qui se veulent à la fois futuristes et intemporels, utilisent tantôt des formes géométriques élémentaires (sphère, triangle, cube…), tantôt des formes plus complexes évoquant le monde minéral (goutte d’eau, cristal de quartz…).

C’est à l’architecte français Denis Laming que l’on doit une grande partie des designs des édifices du parc. Il y a officié jusqu’en 2010. Par la suite, d’autres architectes sont intervenus sur les réhabilitations de pavillons existants et les nouvelles constructions.

Je vous propose une visite atypique du Futuroscope où, pour une fois, nous ne parlerons pas d’attractions, mais de la symbolique des bâtiments les plus iconiques de ce parc ouvert au public depuis le 31 mai 1987.

Vous souhaitez découvrir l’histoire, riche en rebondissements, du Futuroscope ? Plongez-vous dans notre long format « Il était une fois… Le Futuroscope ».

Le Pavillon du Futuroscope

Il s’agit du tout premier pavillon à avoir été construit.

Ce bâtiment est composé d’un prisme de verre triangulaire, calculé selon les proportions du nombre d’or, surmonté d’une sphère assemblée en quartiers d’orange.

Il existe plusieurs versions de l’explication de la symbolique de cet édifice. La plus ancienne remonte à une interview de Denis Laming dans le journal télévisé de FR3 Poitou-Charentes le 06 juin 1987. Il y explique que « le prisme représente les 3 dimensions de l’espace, dominé par la sphère qui représente la 4e dimension qui est celle du temps ». En revanche, l’explication la plus connue est la représentation d’un lever de soleil sur un monde en mutation. L’horizon, basculé en une ligne oblique, signifie que l’Homme doit évoluer pour avancer toujours plus loin vers l’avenir.

Le saviez-vous ? Ce pavillon est en fait un gigantesque trompe-l’œil. En effet, si vous le regardez de profil, la diagonale du triangle semble rectiligne. En réalité ce n’est pas le cas. Cette dernière est légèrement bombée. Cette convexité permet de corriger les déformations optiques dues aux effets de perspective. Si Denis Laming n’avait pas effectué cette correction, l’hypoténuse de ce triangle semblerait se creuser en son milieu.

Le 18 novembre 2014 une nouvelle sphère, composée de 181 triangles ajourés, est posée au sommet du pavillon pour remplacer l’ancienne.

De 1987 à 2001, le Pavillon du Futuroscope a été l’emblème du parc.


Le saviez-vous ? Jusqu’en 2022, on pouvait encore retrouver le logo originel du Futuroscope sur la façade du restaurant Studio Grill.

Le Kinémax

Présent depuis l’inauguration du complexe, le Kinémax est un bâtiment qui prend la forme d’un cristal de quartz géant jaillissant des entrailles de la Terre. Il symbolise l’intelligence et la perfection de la nature.

Dans une interview à FR3 Poitou-Charentes le 06 juin 1987, Denis Laming donne une toute autre interprétation de la symbolique de ce pavillon. Le Kinémax présente « un parallèle entre l’image réelle qui est sur la pellicule et l’image virtuelle qui est sur l’écran. C’est pour ça que nous avons choisi des miroirs avec une façade très découpée qui fait un parallèle entre cette image réelle et cette image virtuelle. Ce cristal de roche [représente] l’ordonnancement des faisceaux lumineux du projecteur de la caméra par rapport à l’ordonnancement dans la nature des molécules pour faire le quartz ».

Le saviez-vous ? Il a fallu plus de 20.000 heures de travail pour définir les dimensions exactes des 3.000 miroirs qui constituent la façade complexe de ce pavillon.

Depuis 2002, le Kinémax est l’emblème du Futuroscope.

L’Omnimax

La construction de l’Omnimax s’est effectuée en 2 temps. Lors de son inauguration, en 1990, ce dernier se limitait à une immense sphère grise représentant une météorite tombée du ciel.

L’année suivante un cube de verre, incliné à 25°, est bâti autour de la sphère donnant au pavillon son aspect actuel. Les abords de l’attraction ont aussi été retravaillés : des talus rehaussés, qui ceinturent le bâtiment, accentuent l’effet d’un édifice tombé du ciel et qui se serait doucement enfoncé dans la terre. Ce mariage de la sphère et du cube suggère également l’association de l’esprit et de la matière.

Selon les heures de la journée, cette construction peut être perçue de façons différentes par les visiteurs : en journée, la réflexion des rayons du soleil donne un aspect opaque et uniforme à ce cube, tandis qu’à la nuit tombée, l’éclairage intérieur laisse apparaître la structure métallique du cube.

Dans les années 1990, l’Omnimax était orné d’un ruban lumineux pour donner au pavillon l’aspect de cadeau de Noël pendant les fêtes de fin d’année.

Le Cinéma Dynamique 1

Construit au bord du Lac aux images, ce pavillon a accueilli un cinéma dynamique de 1988 à 2012. Fermée actuellement au public, cette zone devrait être réaménagée en 2025/2026.

Lors d’une visite dans le parc, il est toujours possible d’apprécier son design extérieur. Sa façade blanche, inclinée à 45°, est traversée par une bande de vitrages noirs qui représente une pellicule cinématographique courbée pour suggérer le dynamisme. Cette architecture fait échos à l’ancien slogan du Futuroscope : « Le Parc Européen de l’Image ».

Tapis Magique

Ouvert en 1992, ce bâtiment prend la forme d’un bouquet de 217 tubes de fibres optiques assemblées pour former un orgue. Le design de cet édifice cache une allégorie de la communication avec cet instrument de musique jouant une symphonie toujours renouvelée, translucide ou réfléchissante.

La nuit, 34 projecteurs suspendus dans la partie haute des tubes permettent des effets de lumière verte et bleue.

Le Pavillon de l’Imaginaire

Cet édifice regroupe les anciens Pavillon de la Créativité (1988) et Pavillon de la Communication (1989).

Le Pavillon de l’Imaginaire est reconnaissable par sa goutte d’eau, le symbole même de la communication. Tombée de nulle part, frappant la surface de l’eau, la goutte crée des ondes qui se propagent à l’infini dans des directions aléatoires. Sans onde, pas de support pour l’information, donc pas de communication.

Les grandes lignes blanches parallèles, espacées d’un mètre et s’étendant sur toute la longueur du pavillon, semblent refléter ce mouvement dynamique en évoluant dans l’espace telle une portée musicale, l’un des premiers moyens de communication développé par l’homme.

Le Pavillon de la Vienne

Contrairement aux idées reçues, le nom de ce pavillon ne fait pas référence au nom du département où a été implanté le Futuroscope. Cet édifice, inauguré en 1994, rend hommage par le biais de son design à l’eau et plus exactement à la rivière La Vienne.

L’eau, élément symbole des rivières, est donc utilisée ici comme un élément architectural à part entière. C’est cet élément qui constitue la matière même de la façade.

Cette mise en scène de l’eau se prolonge dans la première salle de cette attraction où un film sur le département est diffusé sur un rideau d’eau, capable de reproduire des formes et des mots grâce à un réseau d’électrovannes et d’effets lasers.

Images Studio

Le Pavillon Images Studio a été inauguré en 1995 à l’occasion du centenaire du cinéma. Une attraction du type dark ride, qui proposait une visite guidée dans les coulisses du septième art orchestrée par Pierre Tchernia, y était installée à son lancement. Depuis 2022, les visiteurs peuvent y découvrir un dynamic motion theater : Chasseurs de tornades.

L’édifice représente un gigantesque jeu de cubes empilés en un invraisemblable porte-à-faux. Une immense fissure ouvre en deux parties égales le faux cube, en dessinant un double escalier.
La blancheur des façades est obtenue grâce à un matériau original, un verre spécial dit verre extra-blanc, dont la composition chimique est modifiée pour lui retirer tout reflet verdâtre ou grisâtre. Ces plaques sont par ailleurs doublées, sur leur face interne, d’un émail blanc.

D’une surface totale de 3 900 m², le bâtiment ne laisse deviner qu’un tiers de son contenu. Il se présente donc comme un iceberg dont la partie cachée est soit enterrée, soit dissimulée derrière un rideau d’arbres.

Imax 3D

Inauguré en 1996, le Pavillon Imax 3D est reconnaissable à sa façade qui évoque un écran. Des panneaux de verre, semi-réfléchissants, créent une surface sur laquelle se projettent les mouvements de la foule.

L’immense concavité circulaire déforme la surface plane de la façade. Elle dessine un relief creux où le monde s’inverse, allusion aux mécanismes optiques d’un appareil photographique, de systèmes de projection ou d’une lunette astronomique.

En bas à droite on retrouve une sphère convexe grise de six mètres de diamètre qui semble être en apesanteur.

Concavité et convexité s’opposent, s’attirent et se repoussent comme deux pôles contraires. De cette dualité naît un mouvement, l’annonce d’une éclipse à venir.

Imax 3D dynamique

Ce pavillon, inauguré en avril 2000, mixe deux formes géométrique :

  • un hypercube de 35 mètres de hauteur, représentation géométrique d’une quatrième dimension physique. Il évoque l’existence d’univers parallèles et le voyage dans le temps et l’espace.
  • un cylindre de 32 mètres de diamètre, opaque, qui évoque le spectacle, le cirque, le cinéma et la mise en scène de l’imaginaire. La nuit, un effet de lumière dynamique donne l’illusion que ce cylindre tourne autour d’un axe vertical.

Denis Laming voulait que l’architecture des ces différents pavillons provoque chez le visiteur un effet de surprise afin que s’établisse un contact, une réaction esthétique et émotive. Ce parti pris fait du Futuroscope un parc qui se démarque de ses concurrents européens. Visuellement beau, les lignes et les courbes de ses pavillons font qu’il est aussi très photogénique. Au fil de la journée, ces édifices se révèlent sous des jours très différents. Et quoi de mieux que la Gyrotour pour admirer ce paysage bigarré à la fin de votre journée ?

Vidéo : survol en drone du Futuroscope

Crédits photos

Merci à Jean-Luc de s’être plongé dans les archives photos du Futuroscope. L’occasion de découvrir des clichés parfois inédits du parc Poitevin. Merci également à Emmanuelle et Yves pour leur accompagnement ainsi qu’à Romain de Dimension Parcs.

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