![[TEST] Embarquez pour une mission à haut risque dans Jumanji – The Adventure à Gardaland !](https://cjcv.imgix.net/wp-content/uploads/2022/09/Jumanji_Cover.jpeg?auto=format,compress&fit=crop&ar=2:1&w=1600)
[TEST] Embarquez pour une mission à haut risque dans Jumanji – The Adventure à Gardaland !
Plus les années passent, plus les parcs à thèmes sont friands d’expériences adossées à des licences connues du grand public. Jusqu’en avril 2022, parmi les films « bankables » non exploités dans des destinations de loisirs, il y avait Jumanji. Le dernier long-métrage de cette licence, sorti en 2019, a engrangé plus de 800 millions de dollars de recettes au box-office. De plus son thème, une expédition pleine de danger au cœur d’une jungle luxuriante, se prête parfaitement à la création d’une expérience immersive. Gardaland l’a bien compris. En effet, le 25 octobre 2021, le parc italien annonce avoir conclu un partenariat avec Sony Pictures Entertainment pour la création d’un dark ride sur le thème de ce film. La première prière est posée dans la foulée. Depuis le 9 avril 2022, ce monde fantasmagorique est ouvert aux visiteurs. Décryptage de cette attraction que j’ai testé en juin 2022.
Mission périlleuse au coeur de la jungle !
Jumanji est en danger ! Un pilleur a profané le sanctuaire qui abrite le « Giant Soul ». Ce joyau sacré, qui vient d’être dérobé, assure la stabilité de ce monde. Si la gemme ne retourne pas à sa place ces terres, autrefois calmes, tomberont sous le joug d’un effrayant colosse de roche.
N’écoutant que votre courage, vous enclenchez la cartouche de jeu vidéo Jumanji pour vous rendre sur place et tenter de sauver ce monde. Vous tombez alors nez à nez avec un aventurier qui vous annonce avoir mis la main sur la pierre précieuse. Il vous propose de faire équipe ensemble pour remettre l’artefact à sa place.

Comme dans tout bon jeu vidéo, vos vies sont limitées. Vous n’en disposez que de 3 pour accomplir cette mission. Chaque protagoniste a son talon d’Achille. Pour l’aventurier que nous rencontrons, ce sont les papillons.
Pour cette expédition, nous disposons d’un véhicule de type 4×4. Il va nous permettre de nous frayer un chemin dans cette jungle hostile peuplée d’animaux dangereux et de semer le géant de pierre qui est à nos trousses.
Un joli dark ride… qui suscite la frustration
Avant de vous présenter Jumanji – The Adventure, il est important d’avoir à l’esprit ce qui se fait en Europe dans cette catégorie d’attraction. La plus connue est Ratatouille : L’Aventure Totalement Toquée de Rémy, aux Walt Disney Studios. L’attraction est réputée pour ses décors majestueux et ses véhicules « trackless». Les autres parcs ne sont pas en reste : Snorri Touren à Europa-Park, Le Manoir Hanté de Nigloland… Mais pour moi, le parcours scénique le plus abouti sur le vieux continent c’est Symbolica à Efteling.


L’attraction Symbolica est intéressante car sa construction a nécessité le même investissement que pour Jumanji – The Adventure : 20 millions d’euros. Autant dire qu’on s’attendait à une expérience de haut niveau.
Les travaux de l’attraction de Gardaland se sont déroulés en un temps-record. Moins de 6 mois après la pose de la première pierre, le dark ride accueillait déjà ses premiers visiteurs. Cette rapidité est tout à fait normale : Jumanji – The Adventure remplace le parcours scénique interactif Ramses: Il risveglio. La nouvelle expérience profite du show building de son prédécesseur. L’ancienne décoration extérieure a été reprise. Ainsi on retrouve les immenses statues égyptiennes, qui font référence au temple d’Abou Simbel. Pour coller à l’univers aventure de la licence, la façade a été recouverte de mousse et de lianes, comme si le lieu avait été colonisé par la végétation. Une immense tête d’hippopotame en colère vient compléter le tout.


Après cette très belle mise en bouche, j’entre dans le bâtiment et une première chose m’interpelle : le décor de la file d’attente paraît comme inachevé. En effet, au-delà de 4 mètres de hauteur, tout est peint en noir. On retrouve ça dans les attractions des années 90, quand la décoration se limitait à ce qui est vu à hauteur d’homme, excluant le sol et le plafond. De nos jours, les visiteurs sont à la recherche d’expériences immersives à 360°. Espérons que ça soit corrigé par la suite.

Après la file d’attente, nous arrivons dans un laboratoire scientifique. C’est ici que l’histoire nous est présentée via une vidéo en pixel art, comme dans les jeux vidéo 2D, pour faire référence à la nouvelle génération de films Jumanji où le jeu de société plateau a été troqué pour une console de jeu vintage. Cette salle présente un effet spécial très bien exécuté. Quand la console de jeu face à nous s’active, nous nous retrouvons en un clin d’œil au cœur de la jungle. Un acteur en hologramme poursuit alors la présentation de notre mission. Ce changement d’univers est bluffant même si, pour améliorer le résultat, les écrans TV pourraient être complètement éteints. Lors du changement de décor, nous les voyons disparaître sur les côtés. Mais ce n’est qu’un détail qui n’entache pas l’expérience.
Nous arrivons ensuite dans le souk où est installée la gare d’embarquement. Le décor est riche en détails. L’ambiance lumineuse, le sound design, les odeurs… tout est parfait, si bien qu’on aimerait que les visiteurs qui nous précèdent prennent leur temps pour en profiter davantage. Après quelques minutes, nous montons à bord de notre 4×4.




Cette aventure nous fait traverser plusieurs scènes qui alternent entre décors réels et vidéos. Les écrans sont bien intégrés ce qui nous permet d’être complètement immergés dans l’histoire. Les éléments décoratifs sont eux aussi bien réalisés. L’animatronic du géant de pierre est très bien exécuté. On retrouve aussi, tout au long du parcours, plusieurs effets spéciaux : de l’aspersion d’eau, de la chaleur, du vent. À certains moments, notre véhicule interagit aussi avec les vidéos. Mais cette très belle immersion est en partie gâchée par le manque de camouflage des murs et du plafond du bâtiment. Gardaland aurait pu ajouter de la fausse végétation pour rendre ces éléments moins présents. Le clou du spectacle reste quand même le final, quand on remet la pierre. Notre véhicule se met à tournoyer entre des piliers réels qui se déforment – très bonne idée – et des blocs de pierre… peint sur les murs. Ce mélange d’éléments réels et d’éléments peints rend la scène cheap à souhait. Très dommage !
Soyons clairs, l’attraction Jumanji – The Adventure est une bonne attraction mais, au regard de l’enveloppe allouée à sa réalisation, on peut se demander où est passé l’argent. Le bâtiment qui abrite le ride existait déjà, une grosse partie de la thématisation extérieure reprend des éléments déjà existants. Les véhicules sont guidés par un rail (technologie moins chère que du « trackless»). Il y avait donc largement assez de budget pour faire des décors immersifs du sol au plafond. Pour la même somme, Efteling a pu créer une attraction de A à Z (bâtiment, ride system, thématisation) qui propose 3 histoires différentes. La seule explication que j’ai c’est que Sony Pictures Entertainment a demandé des frais de licence élevés qui ont fortement impacté le budget du projet.
Malgré ces nombreuses imperfections, Jumanji – The Adventure est un parcours scénique plaisant à découvrir. Gardaland a misé gros sur cette licence, comme en atteste la grande boutique de produits dérivés que l’on traverse à la fin du tour. Pour les fans de cet univers, l’immersion peut aller encore plus loin grâce aux chambres Jumanji du Gardaland Hotel.


Dans les prochaines années, on pourra voir si cette expérience a permis au parc de booster sa fréquentions. En tout cas Merlin Entertainments, propriétaire de Gardaland y croit. Le groupe a signé un accord global avec Sony Pictures Entertainment le 17 mars 2022 pour intégrer des attractions Jumanji dans ses autres parcs. Affaire à suivre…