Étincelle, l’attraction du Futuroscope qui fait revivre les super-héros français !

Étincelle, l’attraction du Futuroscope qui fait revivre les super-héros français !

Dans son plan Vision 2025, le Futuroscope mettait en avant ses grands investissements pour la première moitié de la décennie 2020. Ce programme se déroule, pour le moment, sans anicroche. En effet, ces dernières années, nous avons eu le plaisir de tester le roller coaster Objectif Mars (2020), dormir à l’hôtel immersif Station Cosmos (2022) et expérimenter un phénomène météorologique extrême dans Chasseurs de Tornades* (2022).
Mais ce grand plan pluriannuel ne détaille pas les différentes réhabilitations, réalisées en parallèle, pour renouveler les expériences déjà présentes. Pour le lancement de cette saison 2023, le Futuroscope a présenté en grande pompe « Étincelle : la Malédiction de l’Opale Noire », une expérience 4D qui prend la relève de « L’Âge de glace 4D : Il était une noix », au sein du Pavillon de la Communication.

Un pan de la culture française tombé dans l’oubli

Quand on parle de super-héros, on pense immédiatement aux personnages des publications de Marvel Comics et DC Comics (Superman, Batman, Captain America, …). Pourtant, au début de XXe siècle, plusieurs dessinateurs et scénaristes français ont créé des bandes dessinées mettant en scène des super-héros. Fantax, l’Homme d’Acier, François l’Imbattable, l’Oiselle, … ces noms ne vous disent sûrement rien, mais les histoires de ces personnages ont passionné les enfants des années 40.

Le saviez-vous ? La première publication de Fantax s’est écoulée à plus de 90.000 exemplaires. Un gros succès à l’époque.

Le 16 juillet 1949, l’Assemblée nationale promulgue une loi qui régule les publications à destination de la jeunesse. Les bandes dessinées de super-héros, jugées violentes, font l’objet de censure par les pouvoirs publics. C’est comme ça que cette galaxie de personnages 100% français disparaît brutalement.

Avec « Étincelle : la Malédiction de l’Opale Noire », le Futuroscope souhaite mettre en lumière ce pan de la culture française, méconnu du grand public.

Un pré-show pensé comme un musée

Notre visite du musée des super-héros français commence par une première salle dans laquelle on retrouve une fresque murale, de 22 mètres de haut pour 44 mètres de long. Cette dernière emprunte les codes graphiques des comics pour nous présenter 18 super-héros français.

Au centre de cette pièce circulaire trône une statue géante, de plus de 7 mètres de haut, de Ténèbre, un des protagonistes de cette attraction.

Nous poursuivons notre visite dans une seconde salle où nous assistons au prequel de l’histoire d’Étincelle. Nous faisons la connaissance d’Alice, jeune gardienne au musée des super-héros français. Cette dernière reçoit un coup de fil de son ami Teddy qui lui rappelle qu’elle lui avait promis d’être son partenaire à un concours de danse costumé qui doit débuter dans une heure. Se rendant compte de son oubli, Alice emprunte un costume du musée et s’enfuit.

Le dispositif utilisé dans cette salle est intéressant. Il s’agit d’un mélange de film, mapping vidéo et décors réels. Les dialogues sont drôles. On retrouve du second degré vis-à-vis d’attractions du Futuroscope ce qui crée un sentiment de connivence avec les acteurs. C’est bien trouvé.

À la fin de cette séquence, nous entrons dans la salle de projection où nous allons pouvoir voir la suite de l’histoire.

Le synopsis d’« Étincelle : la Malédiction de l’Opale Noire »

Alice a volé le costume d’Étincelle, une super-héroïne française. Mais pouvait-elle imaginer que ce costume lui donnerait les mêmes pouvoirs ? Pire encore, que sa ressemblance avec la super-héroïne allait faire renaître son pire ennemi, un monstre terrifiant assoiffé de vengeance depuis qu’Étincelle la justicière lui a pris l’Opale noire, une pierre aux superpouvoirs. Alice, devenue Étincelle, parviendra-t-elle à empêcher Ténèbre de s’en emparer, lui qui a le dessein de faire basculer le monde dans une bande dessinée maléfique.

Une excellente production avec des héros charismatiques

À tout point de vue, Étincelle est encore un très bel ajout à l’offre d’attractions du Futuroscope. Alors entendons-nous bien, cette expérience n’a pas la capacité d’attraction d’Objectif Mars ou Chasseurs de Tornades ! En revanche, elle fait partie des activités à mettre tout en haut du planning de votre journée, et ce pour plusieurs raisons !

Tout d’abord le film. J’ai bien aimé que les scénaristes ne tombent pas dans le cliché du film de super-héros qui se limite à des scènes de combat et des effets spéciaux plus ou moins réussis. Ce court-métrage, tourné entre Paris et la Pologne, n’en demeure pas rythmé, drôle et riche en rebondissements.
La prestation de Lya Oussadit-Lessert (Alice / Étincelle) et Calixte Broisin-Doutaz (Teddy) est très juste. Ces deux acteurs sont très attachants. On se laisse donc embarquer sans effort dans leur histoire. Gros coup de cœur aussi pour l’interprétation de Ténèbre par Richard Darbois.

Comme tout bon film, l’action d’Étincelle est supportée par de la musique. Habituellement, le Futuroscope fait le choix d’une bande-son instrumentale. Ici, il fait le choix d’une playlist de titres chantés : « Self Control » de Laura Branigan, « La Grenade » de Clara Luciani et « Paris Météque » de Gaël Faye. Ces titres sont à la fois transgénérationnels et branchés. C’est un des points qui m’a le plus surpris. Ce parti pris participe au dépoussiérage de l’image du parc.

L’équipement technique de la salle a lui aussi été mis à jour :

  • remplacement de l’ancien projecteur par un projecteur 3D laser 4K,
  • mise en place d’un système laser 3D qui permet de superposer sur le film des onomatopées ainsi que des effets de scintillements,
  • ajout de lasers qui dessinent différentes formes et inscriptions sur le plafond et sur les murs dans le but de prolonger l’action du film tout autour des spectateurs,
  • déploiement de la technologie Dolby Atmos 7.1. dont le son est émis par 54 points de diffusion, ce qui nous donne l’impression de se retrouver au cœur de l’action.

Sur le plan des effets, on reste sur une proposition similaire à ce qu’on pouvait retrouver pendant l’expérience « L’Âge de glace 4D » : mouvements des plateformes sur lesquelles se trouvent les visiteurs, eau, vent, fumée, legticklers, flashs lumineux et stroboscopiques.

En conclusion, Étincelle colle parfaitement à l’ADN du Futuroscope. Nous ne sommes pas uniquement face à un divertissement. On apprend aussi des choses surprenantes sur un pan de l’histoire culturelle française.

Quand on voit ce qui a été développé, pour une enveloppe budgétaire de seulement 2,8 millions d’euros, on ne peut qu’être bluffé. Étincelle est une expérience de grande qualité qui a une âme, contrairement aux productions achetées clé en main comme « L’Âge de glace ».

Un avenir radieux pour le Futuroscope

Sans flagornerie, c’est assez beau de voir un parc évoluer à ce point. Dans les années 2000, le Futuroscope était tombé dans une sorte de léthargie. La destination s’est peu à peu réinventée en lançant des expériences de plus en plus ambitieuses. Cette modification en profondeur s’est accélérée avec le programme Vision 2025.

Les prochaines années vont être aussi riches en nouveautés :

  • Ecolodgee en juillet 2023,
  • Kube, nouveau spectacle au pavillon Imax 3D, pour le début de la saison 2024,
  • Aquascope et ses 8 toboggans intérieurs en juillet 2024,
  • Mission Bermudes pour avril 2025.

L’occasion de visiter à nouveau le parc poitevin !

Envie d’en savoir plus sur les super-héros français ? Je vous propose l’ouvrage de référence de Xavier Fournier Super-héros : une histoire française. Ce livre a été une mine d’informations précieuse pour les créateurs d’Étincelle. Il est d’ailleurs en vente au Super Bazar, la boutique de l’attraction.

* Cette attraction a reçu en novembre 2022 le Thea Award de la meilleure attraction au monde (Outstanding Achievement), la récompense la plus prestigieuse que peut recevoir un parc à thèmes.