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Il était une fois les Imagineers : Que ferait Walt ?

Il était une fois les Imagineers : Que ferait Walt ?

ÉPISODE 2 – Dans l’épisode précédent nous découvrions la genèse du projet Disneyland, la vision de Walt Disney sur ce que doit être un parc à thèmes moderne. Il s’achevait sur la mort de Walt. Il a laissé un bon nombre de Cast Members orphelins, ces derniers ayant l’impression d’avoir perdu plus qu’un patron. Mais comment se relever quand un visionnaire était à la manoeuvre ? Voici les informations notables que j’ai apprises dans ce deuxième épisode qui nous amène jusqu’à l’ouverture d’Epcot et Tokyo Disneyland.

Haunted Mansion : la belle endormie

C’est l’attraction maudite chez Disneyland ! C’est en 1963, du vivant de Walt Disney, que ce projet de maison hantée a été lancé. On retrouve d’ailleurs des images de la conception de la stretching room dans l’émission Wonderful World Of Color pour les 10 ans de Disneyland.La vision de Walt Disney était claire. Il ne voulait pas de musée de l’étrange ou d’un décor visitable en compagnie d’un majordome.

Malheureusement ce projet a été rapidement mis en sommeil lorsque WED a été mobilisé pour la Foire internationale de New York de 1964-1965. Déboussolé par la mort de Walt, WED fait les fonds de tiroir pour donner vie aux projets validés par ce dernier et non abouti.

À la minute près !

Comme Disneyland, Walt Disney World a été à la date prévue, le 21 octobre 1971… mais il ne faut pas regarder les détails. Alors que le parc californien a eu des soucis avec son bitume, pas encore sec au moment de l’inauguration, dans le parc d’Orlando c’est le béton du sol de Fantasyland qui n’avait pas encore pris. Des hélicoptères ont été mobilisés pour survoler à basse altitude le land pour créer un vent devant raccourcir le temps de séchage.

Faux échec mais vrai succès

Le Wall Street Journal, qui a couvert l’ouverture de Walt Disney World, releva l’échec de ce lancement. Alors que 500.000 visiteurs étaient attendus, ce sont à peine 10.000 qui ont franchi les tourniquets du parc. Les Américains avaient encore en tête les images de Disneyland, croulant sous les visiteurs lors de son inauguration en 1955.

À la fin du mois d’octobre 1971, ce sont tout de même 400.000 personnes qui ont visité le Magic Kingdom.

Walt Disney World : la ville sous la ville

Il s’agit d’une des légendes urbaines qui courent sur Walt Disney World. Très peu de photos sur cette zone du backstage circulaient. Il était une fois les Imagineers nous offre de nombreuses pastilles vidéo de ce recoin du parc.

Le saviez-vous : chaque jour ces couloirs sont arpentés plus de 15 000 fois.

Pour les imagineers, Walt Disney aurait adoré ce souterrain car il est le meilleur moyen pour résoudre le problème le plus important que Disneyland rencontre dans son fonctionnement : que les Cast Members aient à se déplacer d’un endroit à l’autre du parc sans leurs costumes.

Le saviez-vous : Walt Disney World a dû être surélevé de 5 mètres pour construire de dédale de 4 hectares.

Merci Mary !

Grâce aux bénéfices du film à Mary Poppins a pu être créé le studio MAPO (Mary Poppins) en charge notamment de la construction des animatronics de Disneyland.

La course aux sensations fortes

Cette question était déjà présente à de l’époque de Walt Disney. Comment contenter le public ado à la recherche de sensations fortes ?Un début de solution avait été apporté en 1959 avec Matterhorn Bobsleds mais dans les années 70 la concurrence entre parcs est rude avec l’ouverture de Knott’s Berry Farm et Magic Mountain qui proposent des roller coasters.

WED ressort de ses cartons un projet de John Hench de 1966, approuvé par Walt Disney : Space Mountain. À une époque où la conquête de l’espace fascine les Américains, cette attraction arrive à point nommé. Ce qui va faire la spécificité de Space Mountain par rapport à la concurrence : l’immersion.

EPCOT et le développement durable

À une époque où le tout pétrole règne en maître, malgré plusieurs chocs pétroliers, le parc a souhaité donner une part importante à l’énergie propre. Son objectif était clair. Il devait être une réponse à la question « comment vivre durablement sur cette planète ? »

Ce projet utopiste, dont la mission était d’instruire tout en divertissant, présentait aux visiteurs les deniers progrès en génie écologique :

  • Le pavillon LAND renfermait la plus grande serre du monde.
  • Des scientifiques firent des cultures hydrophoniques (sans terre).
  • Le pavillon Energy présentait des alternatives vertes comme l’énergie solaire.
  • Des plans de hyacinthes permettaient d’absorber les polluants présents dans les égouts.

Mais EPCOT était aussi un parc en pointe sur les techniques de communication. Notons par exemple la présentation au grand public de technologies telles : la reconnaissance vocale, la voix synthétique, les écrans tactiles, la fibre optique ou encore les lasers.

Encore ces Japonais !

Si vous vous êtes déjà rendu à Tokyo Disneyland vous êtes surement tombé sous le charme de ce parc qui brille de mille feux.

Dans Il était une fois les Imagineers nous apprenons que WED, en pleine construction d’EPCOT, ne tenait pas à ce projet considéré comme mineur. Le témoignage de Carl Bongirno (président WED de 1979 à 1989) est édifiant. Il nous rapporte que lorsque les Japonais appelaient Dick Nunis (vice-président exécutif de Disneyland et de Walt Disney World Resort à cette date) ce dernier lui a rétorqué : « encore ces Japonais. Ils m’embêtent avec leur projet. Je leur répète que non, ils appellent chaque semaine« .

Le comportement de Carl Bongirno n’est pas exempt de reproche. Ce dernier proposait à Dick Nunis : « dis-leur qu’ils paieront tout. Ils seront refroidis. On ne paie rien et à nous les bénéfices. Nous pensions qu’ils refuseraient. Card* leur présenta ses exigences folles et ils dirent : OK, c’est parti.« 

* Card Walker, président de The Walt Disney Company

Masatomo Takahashi : le Walt Disney japonais

Même si Masatomo Takahashi n’est pas un créateur d’histoire comme l’était Walt Disney, les deux hommes ont des points communs :

  • La recherche permanente de la qualité. Pour la construction de Tokyo Disneyland, Masatomo impose des entreprises japonaises malgré le coût plus élevé.
  • Comprendre les attentes de ses contemporains. Les Japonais ont une affection particulière pour Disney. Cela remonte à la fin de la guerre. Les médias étaient censurés. Parmi les premiers films autorisés, il y avait des films Disney. Takahashi avait capté que les Japonais voulaient Disneyland. C’est donc une copie fidèle qui a été réalisé à une exception près : Main Street USA est devenu World Bazaar, immense verrière qui permet aux Japonais d’assouvir leur passion pour l’achat de souvenirs.

Le résultat est à la hauteur des attentes. Pour sa première année Tokyo Disneyland a accueilli 10 millions de visiteurs. Au final comme disait Walt Disney : « Une bonne chanson est bonne dans toutes les langues« .

***

Au début des années 80, WED vient de lancer deux énormes projets : EPCOT et Tokyo Disneyland. Bien que le chiffre d’affaires de la branche parc à thèmes soit 4 fois supérieur à la branche animation, un grand plan de licenciement est mis en place chez WED. Les imagineers restants, eux, sont invités à intégrer les studios Disney. Cette situation de marasme va bientôt changer avec l’arrivée de Michael Eisner à la tête de The Walt Disney Company. Rapidement son regard va se tourner sur l’Europe, berceau des contes qui ont inspiré Walt Disney…

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